Le sol trempé se gerce aux froidures premières,
La neige blanche essaime au loin ses duvets blancs,
Et met, au bord des toits et des chaumes branlants,
Des coussinets de laine irisés de lumières.
Passent dans les champs nus les plaintes coutumières,
A travers le désert des silences dolents,
Où de grands corbeaux lourds abattent leurs vols lents
Et s’en viennent de faim rôder près des chaumières.
Mais depuis que le ciel de gris s’était couvert,
Dans la ferme riait une gaieté d’hiver,
On s’assemblait en rond autour du foyer rouge,
Et l’amour s’éveillait, le soir, de gars à gouge,
Au bouillonnement gras et siffleur, du brassin
Qui grouillait, comme un ventre, en son chaudron d’airain.
Emile Verhaeren
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1855-1916 à Rouen
Émile Adolphe Gustave Verhaeren,
est un poète belge flamand, d'expression française.
Dans ses poèmes influencés par le symbolisme,
où il pratique le vers libre,
sa conscience sociale lui fait évoquer
les grandes villes dont il parle avec lyrisme
sur un ton d'une grande musicalité.
Il a su traduire dans son œuvre
la beauté de l'effort humain.
( d 'après mes lectures )
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Coucou
j'aime moins ce poème, mais on ne peut tous les aimés.
Gros bisous