Le Poulain d’Epona
Un soleil printanier illumine le vallon ;
une brise légère fait bruisser les feuilles des peupliers.
Arrêtée au bord d’un ruisseau, une jument blanche se désaltère
tandis que son jeune poulain gambade autour d’elle.
Sur son dos, assise en amazone,
une gracieuse écuyère porte une longue robe plissée
.
Ses cheveux, disposés en deux bandeaux séparés par une raie,
tombent en chignon sur sa nuque.
Quelques mèches, échappées durant la course, pendent sur son front.
La belle cavalière, se servant de l’eau comme d’un miroir,
réajuste sa coiffure…
Le poulain, fatigué de courir, vient téter sa mère…
Sans bruit, pour ne pas faire fuir la belle apparition, des paysans,
qui travaillaient à proximité, se sont approchés.
Un sourire illumine leur visage lorsqu’ils reconnaissent Épona,
la déesse à la jument.
Elle s’est arrêtée dans leur champ :
la prochaine moisson sera donc abondante !
L’un d’entre eux, Nertovir,
un Gaulois réputé pour sa ruse, a alors une idée.
“Capturons le poulain d’Épona, dit-il à ceux qui l’entrourent,
et nous serons assurés d’avoir chaque année des greniers bien remplis,
des troupeaux sains et gras…”
Courant jusqu’au hameau voisin,
il ameute tous les hommes qu’il peut trouver.
Munis des filets qui leur servent d’ordinaire à attraper les sangliers,
ils reviennent vers le pré où se trouve toujours la divine cavalière…
Les paysans se déploient en un large cercle autour du champ
puis ils avancent très lentement, presque en rampant, vers la jument.
La boucle se resserre.
Quand Épona aperçoit le piège,
elle talonne sa monture qui part au galop.
Les Gaulois se précitent en hurlant vers le jeune poulain
qui broutait à l’écart.
La pauvre bête, effrayée, voudrait s’enfuir,
mais des filets, jetés de tous côtés à la fois, s’abattent sur elle
Le poulain s’empêtre dans les mailles de chanvre;
il culbute, se débat. les hommes réussissent à lui passer
des noeuds coulants autour des pattes
Immobilisé par les cordes, le poulain d’ Épona
est ramené jusqu’à l’écurie de Nertovir
.
Au milieu de la nuit, Nertovir est éveillé par les aboiement de ses chiens.
Il se lève en hâte et sort de sa maison.
Dehors, il rencontre d’autre paysans,
alertés eux aussi par des bruits suspects.
Certains ont cru apercevoir, glissant entre les chaumières,
l’ombre d’un cheval blanc et de sa cavalière.
Ils ont immédiatement pensé à Épona
et se sont dirigés vers l’écurie de Nortovir,
mais la porte demeure bien fermée, les madriers n’ont pas été dérangés.
Á demi rassuré, chacun retourne se coucher.
Quand, au matin, Nertovir va nourrir le poulain,
quelle n’est pas sa stupéfaction de retrouver l’écurie vide!
Un grand trou percé dans le mur du fond
a permis à l’animal de retrouver la liberté.
Aucun doute, la mystérieuse cavalière
qui, cette nuit, rôdait dans le hameau était donc Épona.
Nertovir regrette sa folle entreprise.
Il craint maintenant la vengeance de la déesse
dont il voulait s’approprier le poulain
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D aprés mes lectures
sur
Le Domaine d’Isegorias -
Légendes bretonnes et histoires de Korrigans
merci de cette jolie legende
qui finit bien pour le petit animal,
heureusement que la deesse est là, et veille sur ses proches